Le défi d’être soi

« Soyez vous-même, les autres sont déjà pris ! » Oscar Wilde

Etre soi-même : un défi ou une évidence ? La réponse n’est pas si simple lorsque l’on plonge en soi. Qu’est ce qui émerge en premier ? Avons-nous la conviction d’exprimer qui l’on est réellement, à la fois en terme de pensées, de paroles, d’émotions, de comportements, de choix professionnels et sentimentaux ? Incarnons-nous au quotidien nos valeurs, ces sacro -saintes valeurs que l’on clame haut et fort ? Telle que par exemple, le respect. Nous respectons nous tout d’abord ? Comment honorons-nous cette estime de soi et de l’autre au quotidien ? Avons-nous conscience de qui l’on est et osons-nous l’extérioriser ? Tout au contraire, avons-nous le sentiment d’être plus ou moins étranger à soi en raison de la place significative tenue par l’héritage de notre passé : legs en terme d’éducation, de transmission par nos parents, notre famille ou par nos proches, de croyances, de valeurs, de peurs, de rôles à jouer, de place à tenir… ? Quelle est la part de la projection du désir de l’autre sur soi dans nos choix de vie ? Est-ce que ces derniers sont réalisés en conscience ou au contraire de façon automatique car dans la continuité de ce que l’on nous a demandé d’être et de faire pour rester conforme aux attentes de nos proches ? Car rester loyal aux attentes et aux schémas familiaux est généralement guidé par le besoin d’être aimé et d’éviter le rejet et l’abandon par sa famille ou sa communauté d’intérêt…. Force est de constater, au travers des accompagnements que j’accomplis, enrichis par mon expérience, qu’être soi relève davantage du défi et d’un long cheminement personnel que d’une évidence. En effet, rares sont les personnes rencontrées pouvant faire valoir cet état comme étant naturel depuis toujours. Et pourtant, quel bonheur de cheminer vers son authenticité !

• S’autoriser dans un premier temps à sélectionner ce qui relève de l’héritage de nos racines et de notre histoire familiale. La question à se poser est « que voulons-nous faire de cet héritage » ? Pour y répondre, déterminer ce qui ne nous convient pas ou plus que l’on souhaite exclure de sa vie, ce que l’on souhaite conserver et ce que l’on veut transformer. L’idée ici est de prendre du recul avec nos conditionnements pour accéder à de nouveaux possibles qui nous correspondent vraiment.
• Dans un second temps, il s’agit d’approfondir la connaissance de soi pour renforcer la confiance en soi et libérer son potentiel : connaître ses croyances (limitantes et dynamisantes), repérer et cultiver ses talents, ses besoins, ses valeurs, identifier ses peurs, ses rêves, les stratégies gagnantes qui nous procurent plaisir et épanouissement. Mieux se connaître permet de développer son potentiel, c’est-à-dire toutes les capacités que l’on détient en soi et que l’on n’a pas l’habitude d’utiliser quotidiennement, soit parce que l’on ne soupçonne pas leur existence, soit parce que l’on n’a pas eu l’opportunité de les mettre en pratique et de les faire croître.
• Enfin, dans un troisième temps, accepter et incarner sa singularité, oser entreprendre différemment et accomplir ce qui est clé pour soi. L’important ici est de faire le choix, pour soi, de créer de nouveaux commencement et de les vivre pleinement afin d’être au plus près de ses aspirations profondes.

Grâce à une meilleure connaissance de soi, on devient de plus en plus conscient de ses modes de fonctionnements, de ses schémas de pensées et de leurs impacts internes et externes. Comme le dit Jean-Paul Sartre « l’important n’est pas ce qu’on a fait de moi, mais ce que je fais de ce qu’on a fait de moi » ! Cette conscience accrue permet d’accroître le contrôle sur soi et sur les évènements qui relèvent de notre responsabilité, car nous ne sommes capables de contrôler que ce dont nous avons conscience. En revanche, ce qui échappe à notre perception nous contrôle. C’est pourquoi la lucidité et l’ouverture d’esprit renforcent notre pouvoir. Nous contrôlons et dirigeons ainsi beaucoup mieux notre vie, celle qui nous ressemble, qui a du sens et nous rend heureux. Histoire vécue Dans l’environnement culturel de Pauline, il est valorisant de devenir ingénieur et d’épouser une carrière technique à responsabilités. Ce cadre de référence familial a été transmis à Pauline naturellement ; c’est ainsi qu’elle a exécuté ce qu’attendait sa famille d’elle sans vraiment s’interroger sur ses désirs profonds. Afin de réussir dans son poste à responsabilités, Pauline devait travailler énormément et fournir des efforts considérables qui lui pompaient toutes son énergie. En fait, Pauline avait davantage d’appétence pour les relations humaines et le développement des personnes. Elle avait de réels talents dans la détection des potentiels, savait créer avec aisance des relations de confiance, mobilisait les personnes vers une vision commune et savait faire « grandir » les gens en les responsabilisant. Bien que très à l’écoute et attentive aux autres, Pauline ne l’a malheureusement pas été pour elle-même. Elle s’est évertuée à travailler comme une forcenée dans un domaine dans lequel elle n’excellait pas naturellement et qui lui demandait de fournir beaucoup plus d’efforts que si elle avait été dans l’exercice de ses talents. Un jour, Pauline « craqua » psychologiquement. On appela cela « burn-out » ou épuisement psychologique au travail. Etait-ce une catastrophe ou au contraire une opportunité de reconsidérer ses choix de vie ? En définitive, Pauline a appréhendé cet arrêt maladie comme une aubaine : consciente qu’elle nageait à contre-courant depuis trop longtemps déjà, elle s’est autorisée à « faire le tri dans sa vie », c’est-à-dire à revisiter ses rêves afin de déterminer si la voie dans laquelle elle était correspondait bien à ses aspirations profondes. Grâce à une écoute attentive de soi et à un accompagnement par un professionnel du domaine, un coach, Pauline a réalisé avoir toujours été attiré par les relations humaines et que de surcroit elle disposait de talents dans ces registres-là ! Elle décida ainsi, à l’aube de ses 40 ans de se donner les moyens de réussir sa vocation : reprise de ses études dans un nouveau domaine, celui des ressources humaines et développement professionnel dans un métier et avec un statut en lien avec ses motivations, besoins et valeurs. Les nouveaux choix posés par Pauline lui ont permis d’accéder à sa liberté et d’être entièrement responsable de sa vie : réalisation de ses projets rêvés, accomplissement de soi, développement de sa créativité, éveil de son enthousiasme et de ce qui a du sens pour elle.

Pour aller plus loin dans votre réflexion, voici quelques citations inspirantes :

« Notre pouvoir ne réside pas dans notre capacité à refaire le monde, mais dans notre habilité à nous recréer nous-même » Gandhi

« Je suis le capitaine de mon âme, je suis le maître de mon destin » Nelson Mandela, empruntée au poème Invictus de William Ernest Henley.

« La chose la plus importante dans la vie, c’est de se trouver soi-même » Pierre Teilhard Chardin.

« Le futur dépend de ce que nous faisons au présent » Gandhi. C’est le moment de vous lancer un défi : le défi d’être soi ! Prêts ?