Stress : Comprendre ce qui se passe en nous pour agir efficacement

« J'ai appris que le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre »  - Nelson Mandela 

Nous avons tous vécu des situations stressantes telles que le passage d’examens,  d’entretiens de recrutement ou de relation commerciale avec des clients, le démarrage d’une mission, d’un nouveau poste, une importante charge de travail à accomplir dans des délais très courts, des objectifs ambitieux à atteindre en peu de temps avec des moyens insuffisants…

Dans ces situations, nous ressentons des tensions et de la pression qui nous dépasse et que nous subissons. Bien souvent, c’est le sentiment d’être envahi par différents symptômes qui prédomine. Nous perdons le contrôle de nous-même, de nos capacités ou de nos actions sur notre environnement, le stress nous gagne.

Qu’entend-on par stress exactement ?

Selon les définitions les plus répandues, «le stress est la réaction de l’organisme face aux modifications, exigences, contraintes de son environnement, en vue de s’y adapter ». « Le stress est une sensation qu’une personne ressent lorsqu’elle constate que la demande dépasse les ressources personnelles et sociales que l’individu est capable de mobiliser ».

Le stress est souvent initialisé soit par notre perception inquiétante d’une situation soit par une situation extérieure que l’on a du mal à vivre ou à contrôler. Dans ce cas, c’est l’environnement qui génère notre stress.

A titre d’exemple, il est reconnu que dans les centres d’appels clients, les salariés travaillent dans des conditions de précarité, de bas salaires tout en ayant des objectifs élevés à atteindre ; ils subissent à la fois les injonctions des clients et de leur management avec peu de marges de manœuvres. Cet environnement de travail génère un gros potentiel de stress à la fois pour les salariés et pour les managers.

Quels sont les différents types de stress ?

Le stress auquel on pense spontanément est généralement « le mauvais stress », celui qui nous fait perdre nos moyens, paralyse, amène à une inhibition de l’action ou démoralise. Nous sommes à ce moment-là dans une énergie basse, nous ressentons des tensions corporelles qui se manifestent différemment pour chacun d’entre nous et sommes ralentis dans nos actions et notre créativité. Nous percevons les évènements comme une menace.
En revanche, vous avez sans doute déjà éprouvé des effets positifs du stress : vous sentir boosté, enthousiaste, de bonne humeur, rempli d’allant et d’une énergie qui vous procure des ailes. Ce stress vous amène à l’action.

stress-2A ce moment-là, votre capacité à penser et à réagir est optimale.
C’est à ce point d’équilibre que vous obtenez vos meilleures performances. Les défis vous motivent et vous mobilisez en vous toutes les ressources nécessaires pour les relever. Vous êtes dans votre pleine puissance (dynamisme, motivation, créativité..).
C’est ce que l’on nomme « le bon stress ».

Des études sur le stress ont montrées que les hormones du stress sont essentielles au bon fonctionnement de la mémoire. En revanche, tout est question de dosage et d’équilibre : trop ou pas assez d’hormones du stress peuvent altérer la mémoire. Pour que notre mémoire fonctionne bien, il faut maintenir en équilibre ces hormones du stress qui circulent dans notre organisme et notre cerveau.

Ainsi, pour que le stress nous soit bénéfique, les hormones liées au bon stress doivent prendre le dessus sur celles liées au mauvais stress.

Mes conclusions sont que le stress doit être considéré comme un signal à écouter ; quelque chose se passe pour nous à ce moment-là. Le danger est-il réel ou non ? Lorsqu’il ne l’est pas et que l’anxiété que nous ressentons est liée par exemple à l’inconnu d’une situation, en prendre conscience nous permettra d’agir dessus. Eviter de reproduire les mêmes erreurs et les schémas de fonctionnements que nous avons mis en place depuis longtemps et qui nous desservent. Nous sommes les acteurs de notre vie et pouvons, avec et grâce aux autres (professionnels compris) reprendre en mains les rênes de notre existence.

Les principales étapes que j’aie identifiées du processus du passage du mauvais stress en bon stress sont :

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  • Comprendre ce qui génère en nous des symptômes de stress,
  • Etre lucide par rapport à ce qui est en train de se jouer,
  • Décider de la perspective que l’on veut pendre, choix guidé par la connexion à ses principales valeurs,
  • Actionner les leviers pour relever les défis.

Ce processus permet de se réapproprier sa vie en transformant un comportement pessimiste, alarmiste en un comportement de prise en main de son destin.

A tire d’exemple, Pierre doit se rendre chez un nouveau client afin d’échanger sur ses problématiques et son offre de service. L’idée de ce premier rendez-vous le rend anxieux car il ne connait ni l’entreprise ni son interlocuteur.
Il va devoir naviguer en terre inconnue avec un enjeu important pour lui qui est de donner envie au client d’établir un partenariat et de surcroît dans la durée.
Après réflexion, Pierre prend conscience que sa peur n’est pas vitale et qu’elle est déclenchée par l’aspect nouveauté/inconnue. Il réalise également que son état se justifie par le fait qu’il a à gagner un contrat novateur avec un nouveau client en vue d’une fidélisation.
Plutôt que de se laisser envahir par son inquiétude et de ruminer des idées défaitistes, Il décide de faire de ce stress un allié et de saisir ce rendez-vous comme une opportunité de découvrir un univers neuf, une nouvelle personne avec ses problématiques/cultures/besoins singuliers et de partager des expériences inédites.
Pierre se sent soudainement ragaillardi,  remplit d’une énergie différente qui lui redonne le sourire, l’enthousiasme et la motivation d’aller à la rencontre de ces inconnues. Pierre vient, avec cette nouvelle perspective, de se connecter aux deux valeurs fondamentales pour lui : la découverte et le partage.
C’est cette connexion à qui il est vraiment, à ce qui résonne en lui, qui procure à Pierre cet élan supplémentaire vers ce qu’il redoutait au départ. Il se sent pousser des ailes pour oser exprimer qui il est avec son prospect et optimiser l’interaction.
Fort de cette nouvelle énergie et de ce schéma de pensée, Pierre se donne les moyens de réussir ce rendez-vous en le préparant à la fois sur le fond et la forme (concentration, respiration…..).
Il actionnera également les bénéfices du bon stress pour relever le défi.

Comment notre perception d’une situation impacte nos émotions et nos comportements ?

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi face à une même situation,  et dans un contexte donné similaire, deux personnes réagissaient complètement différemment ? Pourquoi l’une considère la situation comme étant une opportunité de changement, d’apprentissage, d’enrichissement et donc comme un évènement excitant et positif et l’autre personne, au contraire la considère comme une menace, une agression, un fardeau à supporter et donc comme un évènement négatif qu’elle subit, fatiguant qui lui absorbe son énergie ?

Tout est question de perspective, du regard que l’on choisit de porter sur la situation : « voir le verre à moitié vide ou à moitié plein ».

stress-4Comme disait William Ernest Henley : « Je suis maître de mon destin, Et capitaine de mon âme ». Il sera une source d’inspiration pour Nelson Mandela, enfermé pendant 27 ans et qui disait « L’adversité nous touche tous de façon imprévisible et de manière différente. Il ne tient qu’à nous de relever le défi qu’elle nous à réservée, aussi difficile soit-il ».

(*) Sous l’action d’un évènement qui stress, l’organisme libère 5 principales hormones du stress. Les plus connues sont :

  • l’adrénaline qui prépare l’organisme à répondre au stress : accélération du rythme cardiaque et de la respiration, battement du cœur, chaleur subite de ses joues, estomac noué…
  • le cortisol qui fournit au cerveau un apport en énergie suffisant pour nous préparer à faire face au stress.

A petites doses et de manière ponctuelle, ces hormones stress peuvent avoir un effet bénéfique dans la mesure où elles permettent de répondre à une situation d’urgence. En revanche, lorsque  la situation de stress se prolonge dans le temps, les hormones stress ont un effet néfaste sur l’organisme (diabète, obésité, cancer..). L’adrénaline, qui fait toujours la paire avec le cortisol dans les périodes de stress et le cortisol jouent un rôle important de protection de l’organisme ; c’est une sonnette d’alarme pour prévenir que le mécanisme de protection est déclenché. Si ce dernier est trop fréquemment sollicité, il risque de s’épuiser et le cortisol peut manquer. Un taux de cortisol trop faible dans l’organisme peut conduite à l’anxiété et à l’épuisement.

  (*) Sources : Pr Martine Duclos, service de médecine du sport et des explorations fonctionnelles, CHU Clermont Ferrand, 13 octobre 2011 et article santé : http://fr.chatelaine.com/sante/cortisol-lhormone-meconnue-du-stress/