Prise de poste et savoir-être : 5 erreurs à éviter et 4 attitudes à adopter

« Que ta vision soit à chaque instant nouvelle. Le sage est celui qui s’étonne de tout. » – André Gide
Chacun pense que sa perception est bonne...

Chacun pense que sa perception est bonne…

Ca y est, vous allez bientôt tenir un nouveau poste au sein de votre entreprise ou vous commencez tout juste à travailler dans une nouvelle société ? Vous venez de décrocher une promotion interne vers le poste tant attendu de manager ou un changement de métier ou d’entreprise ? Malgré votre expérience professionnelle, que d’excitation et en même temps d’inquiétude et de nervosité ? Pas facile de gérer toutes ses émotions et de trouver sa place dans cette nouvelle équipe, ce nouveau métier ou cette structure inconnue. C’est comme lorsque l’on voyage seul dans un pays étranger, contrée que l’on a pourtant choisie et qui attise toute notre curiosité. Nous sommes à la fois heureux de découvrir et d’apprendre de nouvelles choses et en même temps anxieux à l’idée de perdre nos repères et de devoir faire preuve d’adaptation face à de nouveaux langages, codes, cultures, modes de fonctionnement…. Serons-nous capable de bien comprendre notre environnement et d’adopter les bons réflexes pour échanger et communiquer efficacement avec nos interlocuteurs ? Quels sont les gaffes, erreurs, maladresses à éviter ? Comment réussir ses premiers pas dans cet univers inhabituel qui à la fois nous attire et nous effraie ? Je tiens à partager avec vous des enseignements tirés de mes premiers jours dans des entreprises de secteurs d’activités variés : Avant toute chose, quelques erreurs à éviter si l’on souhaite réussir son intégration dans l’entreprise ou dans le nouveau service :
  1. ne pas tutoyer le premier venu,
  2. ne pas tirer de conclusions trop hâtives sur les personnes, ne pas se fier aux apparences vestimentaires par exemple (un dirigeant peut porter des habits usagés ou sans prestance et donner l’impression d’être un salarié disposant de peu de moyens)
  3. ne pas être trop impulsif lorsque l’on ne connaît pas les personnes à qui l’on s’adresse ainsi que l’environnement de travail,
  4. ne pas mettre en visibilité nos messages/photos/effets personnels tant que l’on ne s’est pas assuré que cela sera « compatible » avec la culture du service ou de l’entreprise,
  5. ne pas être « laxiste » par rapport à l’information que l’on souhaite faire passer et aux canaux de communication utilisés : penser aux impacts de ses messages sur les personnes et veiller à utiliser les supports de communication adéquats.
En second lieu, 4 attitudes essentielles à adopter en termes de savoirs-être :
  1. L’humilité : le premier jour de mon arrivée dans un grand groupe international, je me souviens des premiers mots que m’a dits le Secrétaire Général, en me regardant droit dans les yeux : « si vous voulez vous intégrer ici, il faudra que vous soyez humble. Chez nous, l’humilité est très importante, chacun doit savoir rester à sa place et laisser à chacun sa place ».C’était il y a 7 ans et je m’en souviens comme si c’était hier ! Sa remarque m’a interpellée ; je n’ai pas compris au moment présent ce qu’il voulait vraiment dire. Ce n’est qu’après quelques mois au sein de ce groupe que j’ai vraiment savouré toute la dimension de ses propos, et compris le sens donné à « être humble ».Dans ce groupe constitué principalement d’ingénieurs de hauts niveaux, de personnes brillantes et créatives, la valeur humilité était partagée par tous. Plus que cela, elle rassemblait les personnes : chacun était conscient de la relativité des choses et que personne ne détenait LA bonne réponse ; en revanche, chacun avait SA réponse face à une situation ou une problématique donnée, réponse souvent nourrie par SA vision des évènements et par SON histoire personnelle (croyances, parcours…).  Bref, surtout ne pas penser « avoir la science infuse » ; proscrire la conduite présomptueuse au bénéfice de l’enseignement et de l’expérimentation.
  1. L’observation – La curiosité – l’apprentissage permanent: dans cet univers où tout est à découvrir et à comprendre, j’ai très vite réalisé que la réussite de son intégration passe par une phase d’observation : – des règles. Exemple : confidentialité à respecter sur telles informations, horaires, politesse telle qu’accepter par exemple, d’aller déjeuner avec des collègues qui le proposent…, – des codes. Exemple : tenue vestimentaire de rigueur, vocabulaire, acronymes.., – des personnes. Exemple : quelles sont les alliances, les clans, les interactions, les tensions, les conflits……. – des jeux d’acteurs. Exemple : quels sont les jeux de pouvoirs ? qui influence qui, grâce à quoi et de quelle manière ? quelles sont les stratégies utilisées ? A quelles fins ? – des interdits. Exemple : évoquer le passé sous la direction de tel PDG…… – des besoins. Exemple : fort besoin de reconnaissance, de transmission, d’épanouissement… – des valeurs. Exemple : réussite, sécurité, conformité, bienveillance, accomplissement… – des non-dits. Exemple : telle personne est protégée….. et pour bien observer, il est souhaitable d’être curieux, avec un état d’esprit de découverte et d’apprentissage. Etre curieux des autres afin qu’ils soient aussi curieux de nous-mêmes. Ainsi, les apprentissages opèrent naturellement.
  2. S’adapter à son environnement : l’observation active permet de comprendre comment l’entreprise et son personnel fonctionnent et interagissent. Cela s’applique même si vous êtes déjà dans l’entreprise car le fait de changer de service ou de métier génèreront dans la majorité des cas, de nouveaux codes à détecter et à comprendre. Fort de cela, nous pouvons plus aisément nous adapter en vue d’une intégration réussie. Attention à ne pas se sur-adapter ! C’est-à-dire à être dans l’abnégation de ses propres besoins au bénéfice uniquement de ceux de l’entreprise….S’adapter c’est adopter le comportement adéquat à la culture de l’entreprise dans laquelle on fait ses premiers pas, tout en respectant qui l’on est.Par exemple, si la culture d’entreprise se caractérise par des échanges informels, des relations conviviales et de proximité, agir de la même manière. Eviter de formaliser constamment les échanges et de communiquer par Email. Privilégier la souplesse et l’ouverture aux autres. Dans ce genre d’entreprise, les pauses café, cigarettes, déjeuner ou sorties sportives (jogging, squash, golf…..) entre collègues, sont souvent l’occasion d’échanger sur différentes problématiques et de les traiter.
  3. L’ouverture à la nouveauté: j’ai observé lors de mes premiers pas dans une nouvelle entreprise que plus je prenais l’initiative d’aller vers les personnes, de m’intéresser à leurs activités et à leurs appétences, plus ces dernières se sentaient reconnues et facilitaient mon intégration.Etre ouvert à la nouveauté et aux autres accélèrent la compréhension du système (réaliser qui fait quoi, comment, quand, pourquoi….) ainsi que notre bien-être en son sein (savoir se positionner en « gagnant-gagnant »).Nous nous mettons ainsi dans un état d’esprit interne positif, d’accueil, que notre entourage ressent. L’un de mes apprentissages est que l’enthousiasme se transmet, se propage et nous rend attractif ! Nous avons notre rôle à jouer dans la vie de l’entreprise et dans son ambiance générale.