Quand la révolution digitale refaçonne nos comportements

« Le serpent qui ne peut changer de peau, meurt. Il en va de même des esprits que l’on empêche de changer d’opinion : ils cessent d’être esprits »
Friedrich Wilhelm Nietzsche

Comment ignorer aujourd’hui la révolution digitale qui fait tellement partie de notre quotidien et qui l’impacte si fortement ?

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Qui n’a pas recours, que cela soit dans sa vie personnelle et/ou professionnelle, à internet, aux réseaux sociaux, au e-commerce, aux plates-formes participatives, aux divers objets connectés et autres nouvelles tendances telles que par exemple les « makers » dont les imprimantes 3D qui modifieront vraisemblablement peu à peu notre manière de produire?

En quoi cette transformation digitale modifie-t-elle nos paradigmes, notre état d’esprit et nos comportements ?

En quoi cette révolution digitale ouvre-t-elle de nouveaux horizons pour les collaborateurs des entreprises de toute taille et de tout secteur ? Est-ce un effet de mode ou une évolution permanente des technologies et des mentalités ?

Comme nous le voyons, les questions foisonnent sur cette révolution digitale qui est une révolution profonde des métiers, des organisations, des modes productifs, des modes de pensées et des postures.

Le paradoxe est de devoir se transformer chaque matin afin d’accompagner cette évolution digitale mais sans savoir précisément où elle nous conduit. La seule certitude est que la mutation est permanente, que « l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau », que l’on assiste à un feu d’artifice d’innovations, que les révolutions induites ne sont qu’une accélération de l’évolution de l’être humain, qui sont naturelles chez l’homme, par palier avec parfois des ruptures. Et ce sont les révolutions qui créent l’innovation.

Le véritable sujet de cette révolution digitale c’est l’homme ! Certes on ne peut pas réfuter le bouillonnement technologique. En revanche, on peut dire que nous sommes acteurs d’une révolution et qu’il est préférable de s’interroger sur ses impacts dans nos vies pour ne pas la subir.

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Le digital, un changement de paradigme

L’innovation digitale n’a pas de date de fin, elle ne se pilote pas comme un projet ayant un commencement et un aboutissement. La transformation est permanente. Aussi, il s’agit aujourd’hui de sortir de l’ère mécanique pour entrer dans l’ère de l’interconnexion croissante entre les acteurs et dans l’ère de l’agilité.

L’enjeu n’est plus de passer de la création d’un produit/service A à un produit/service B très formalisé et de le consommer mais de développer des usages facilitant l’interaction, le partage, le dialogue, l’échange, la co construction, la co responsabilité, la collaboration ainsi que la qualité relationnelle.

Force est de constater que le modèle a changé et que les entreprises en prennent conscience de manière croissante. Pour réussir la transformation qui devient une donnée permanente, les directions mesurent de plus en plus l’importance de solliciter « l’intelligence collective » qui implique une évolution des mentalités de toute la ligne managériale ainsi que des collaborateurs.

Avec la digitalisation, l’accès à l’information est devenu aisé et rapide. En outre, cette information évolue très rapidement, les modèles d’aujourd’hui ne sont plus ceux de demain, ce qui est valorisé et montré en exemple aujourd’hui a de fortes chances d’être obsolète demain.

L’enjeu ne se situe donc plus dans la détention du savoir et des informations mais dans son utilisation et sa finalité : être en capacité d’analyser et d’aller à l’essentiel grâce aux informations acquises, en tirer des enseignements, savoir faire circuler l’information et la connaissance afin de favoriser une culture collaborative commune. Il s’agit également de donner du sens aux évènements, de le communiquer et de le partager afin de mobiliser vers une vision et des valeurs communes.

Comme le dit si bien Lao-tseu, «Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours». L’important étant d’être autonome personnellement et professionnellement en trouvant ses propres solutions et en confectionnant sa canne à pêche avec ses mains. Cela peut être accompli en bénéficiant de l’aide d’une ou de plusieurs personnes (un manager, un coach…..) sous forme d’accompagnement apprenant et responsabilisant.

L’intelligence collective a toute sa légitimité avec ce changement de paradigme. Vincent Lenhard la définit comme « une dynamique d’acteurs coresponsables et interconnectés culturellement et organisationnellement en alliance autour de visions partagées ».

changement de paradigme

Un état d’esprit différent

Avec la digitalisation, le changement permanent nécessite de savoir s’adapter rapidement et avec agilité.

Dans ce contexte, le manager leader doit savoir douter et apporter plus d’importance à l’humain. Afin de naviguer au mieux dans cette ère de l’interconnexion, il doit également :

  • Réinventer en permanence la meilleure manière d’appréhender son travail,
  • Réapprendre en permanence,
  • Savoir remettre en question ses apprentissages et ses comportements,
  • Développer un état d’esprit curieux, ouvert à la nouveauté, élargir son champ de vision,
  • Ne rien considérer comme acquis : tout se transforme,
  • Avoir un état d’esprit de questionnement permanent et de construction des possibles qui doit permettre l’adaptation de l’organisation : que peut-on faire pour s’ajuster en permanence aux évolutions ?

Une nouvelle posture pour affronter l’interconnexion croissante

L’enjeu aujourd’hui pour toute personne en entreprise consiste à adopter une posture qui se rapprocherait de celle de coach :

  • Oser aller vers l’inconnu,
  • Suggérer/créer des choses qui n’existent pas dans un contexte de diversité,
  • Accepter d’être dans un flux exploratoire qui se construit,
  • Réorienter la manière dont on livre l’ordinaire,
  • Favoriser la créativité en encourageant la diversité et la confrontation dans la bienveillance.

Bien évidemment, cela présuppose que l’entreprise fasse confiance à ses collaborateurs et à ceux sur le terrain en leur permettant d’oser exprimer leurs points de vue et en leur donnant des marges de manœuvre. Dans cette optique, chacun sait quelque chose, peut valoriser son savoir et ses talents et contribuer à l’œuvre collective.

L’important est dans le dialogue et l’interactivité dans la mesure où la productivité est étroitement liée à la qualité du relationnel entre les personnes.

affronter l’interconnexion croissante

Le Digital est un formidable outil du « travailler ensemble »

La révolution digitale c’est une révolution de l’homme et non de l’outil !

Il est essentiel de se mettre dans une posture d’agilité et de considérer les outils comme des moyens au service de l’humain et pas comme une finalité.

Avec le digital, on constate toute l’importance de la dimension humaine. De nouveaux équilibres se créent et il devient urgent de travailler différemment en développant une culture orientée vers l’intelligence collective.  En effet, le Digital est un outil de co-création, de collaboration et de communication. C’est un formidable levier permettant de recréer du collectif, refaire du sens autour du collectif et du vivre ensemble : les enjeux pour les RH et les entreprises sont notoires.

Des nouvelles compétences émergent dans ce nouveau paysage du digital telles que celles de savoir allier créativité et intelligence rationnelle.

Toutes les start-up sont imprégnées des derniers développements de la culture digitale, souple, réactive et très innovante, capable de concevoir de nouveaux services et/ou de nouveaux modes relationnels entre les individus et leurs prestataires de services et même entre les individus eux-mêmes.

Enfin, le Digital est un voyage et il se prépare !

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